ParHarrios Clerveaux
Le National
Selon le rapport de la Banque mondiale (BM) paru à la fin du mois d’août 2016, 50 % des frais de santé sont à la charge des patients se faisant ausculter au pays. Taux alarmant, selon la Banque mondiale qui déplore que cette situation arrive dans un contexte où la majorité des ménages vivent sous le seuil de la pauvreté.
La part du budget accordée au système sanitaire haïtien est à peine de 5 %, alors que ce chiffre est bien inférieur aux 15 % recommandés dans la déclaration d’Abuja publiée en septembre 2000 sous les auspices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), informe la Banque mondiale. « Dans cette enveloppe, seulement 22 % des financements sont alloués à des dispensaires ou des centres de santé, établissements qui, en dépit de leur petite taille, fournissent 87 % des prestations de soins de santé en Haïti.
Près de 33 % des investissements ont été affectés aux hôpitaux. Seulement 5 % de la population disposent d’une assurance médicale », évoque-t-elle, observant par ailleurs que les habitants de la zone métropolitaine de Port-au-Prince profitent davantage des dépenses de santé que l’Haïtien moyen.
Pourtant, récemment, la question salariale a conduit à la fermeture pendant 5 mois de pratiquement tous les hôpitaux publics du pays. Le taux d’interactions quotidiennes avec les patients par agent de santé représente environ les deux tiers du taux du Liberia et 35 % des taux du Cambodge et du Rwanda. Pour la BM qui a fait ce constat, cela s’explique en grande partie par le fait que les personnes payées pour un travail à temps plein dans les cliniques n’y sont présentes qu’à temps partiel. Mais ce n’est pas tout. À l’occasion d’une rencontre entre la ministre de la Santé, Daphnée Benoit Delsoin, et les parlementaires, au Parlement, le député Sinal Bertrand a déclaré au terme de cette rencontre qu’il était sorti avec la conviction que la corruption gangrène le ministère de la Santé en Haïti. Pas moins de 33 millions de gourdes se sont évaporées au niveau du département du Sud sans justification aucune. Dans le Nord-Est, 12 millions de gourdes ont été dépensées au nom de cette direction sans pouvoir retracer les montants, selon un article de Nocles Débreus publié dans Le National.
Pourtant le système sanitaire ne cesse de faire face à de grands défis. Entre autres, les professionnels de santé sont insuffisants. En effet, 9,5 agents médicaux pour 10 000 habitants, un ratio nettement inférieur aux moyennes régionales…
Harrios Clerveaux
hclerveaux@lenational.ht
Illustration: HCN
Le National
Selon le rapport de la Banque mondiale (BM) paru à la fin du mois d’août 2016, 50 % des frais de santé sont à la charge des patients se faisant ausculter au pays. Taux alarmant, selon la Banque mondiale qui déplore que cette situation arrive dans un contexte où la majorité des ménages vivent sous le seuil de la pauvreté.
La part du budget accordée au système sanitaire haïtien est à peine de 5 %, alors que ce chiffre est bien inférieur aux 15 % recommandés dans la déclaration d’Abuja publiée en septembre 2000 sous les auspices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), informe la Banque mondiale. « Dans cette enveloppe, seulement 22 % des financements sont alloués à des dispensaires ou des centres de santé, établissements qui, en dépit de leur petite taille, fournissent 87 % des prestations de soins de santé en Haïti.
Près de 33 % des investissements ont été affectés aux hôpitaux. Seulement 5 % de la population disposent d’une assurance médicale », évoque-t-elle, observant par ailleurs que les habitants de la zone métropolitaine de Port-au-Prince profitent davantage des dépenses de santé que l’Haïtien moyen.
« 50 % d’entre eux consultent des prestataires publics, contre 43 % de la population en milieu rural où vit la majeure partie des pauvres que compte le pays »--Banque mondiale, HaitiL’un des problèmes du système sanitaire haïtien, à en croire le rapport, c’est que l’essentiel des frais de fonctionnement est affecté aux salaires. Ce qui comprime les budgets de fournitures cruciales comme les vaccins et les médicaments. « Le personnel administratif représente environ 40 % de l’ensemble des effectifs dans les établissements de soins de santé primaire. Ce qui constitue un obstacle majeur à une bonne prestation de services à l’égard des patients », écrit-elle.
Pourtant, récemment, la question salariale a conduit à la fermeture pendant 5 mois de pratiquement tous les hôpitaux publics du pays. Le taux d’interactions quotidiennes avec les patients par agent de santé représente environ les deux tiers du taux du Liberia et 35 % des taux du Cambodge et du Rwanda. Pour la BM qui a fait ce constat, cela s’explique en grande partie par le fait que les personnes payées pour un travail à temps plein dans les cliniques n’y sont présentes qu’à temps partiel. Mais ce n’est pas tout. À l’occasion d’une rencontre entre la ministre de la Santé, Daphnée Benoit Delsoin, et les parlementaires, au Parlement, le député Sinal Bertrand a déclaré au terme de cette rencontre qu’il était sorti avec la conviction que la corruption gangrène le ministère de la Santé en Haïti. Pas moins de 33 millions de gourdes se sont évaporées au niveau du département du Sud sans justification aucune. Dans le Nord-Est, 12 millions de gourdes ont été dépensées au nom de cette direction sans pouvoir retracer les montants, selon un article de Nocles Débreus publié dans Le National.
Pourtant le système sanitaire ne cesse de faire face à de grands défis. Entre autres, les professionnels de santé sont insuffisants. En effet, 9,5 agents médicaux pour 10 000 habitants, un ratio nettement inférieur aux moyennes régionales…
Harrios Clerveaux
hclerveaux@lenational.ht
Illustration: HCN
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