Tuesday, May 12, 2020

Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point ‎presse sur la COVID-19


11 mai 2020‎
Dr Tedros Adhanom

"Ce sont désormais plus de quatre millions de cas de COVID-19 qui ‎‎ont été dénombrés de par le monde." 


Au cours de la semaine qui s’est écoulée, plusieurs pays ont ‎‎commencé à assouplir progressivement les obligations de rester ‎‎chez soi et les autres mesures de restriction imposées. ‎
Les pays avaient pris ces mesures drastiques, parfois appelées ‎‎confinement, pour réagir face à une transmission intense. ‎
Beaucoup ont mis cette période à profit pour accroître leur ‎‎capacité de test, de recherche, d’isolement et de prise en charge ‎‎des malades, ce qui constitue la meilleure solution pour suivre le ‎‎virus, en freiner la propagation et diminuer la pression qui pèse sur ‎‎les systèmes de santé. ‎
La bonne nouvelle, c’est que ces mesures ont largement contribué ‎‎à ralentir le virus et, au final, à sauver des vies. 
Cependant, des mesures aussi strictes ont un coût et nous sommes ‎‎conscients que ces confinements ont eu de profondes ‎‎répercussions socioéconomiques qui ont eu un effet négatif sur la ‎‎vie de nombreuses personnes. ‎
Dès lors, pour protéger à la fois la vie et les moyens de subsistance ‎‎des personnes, il est essentiel d’assouplir doucement et ‎‎progressivement le confinement, de manière à stimuler les ‎‎économies tout en restant vigilants face au virus. Cela permettra ‎‎d’appliquer rapidement des mesures de lutte si l’on constate un ‎‎rebond du nombre de cas. ‎
J’ai déjà exposé les six critères que les pays doivent prendre en ‎‎considération avant de lever les obligations de rester chez soi et les ‎‎autres mesures de restriction. ‎
Ce week-end, de nouvelles orientations ont été publiées pour ‎‎préciser les trois questions que les pays doivent se poser avant ‎‎d’assouplir le confinement : ‎
Premièrement, l’épidémie est-elle maîtrisée ? ‎
Deuxièmement, le système de soins de santé est-il en mesure ‎‎d’absorber une remontée du nombre de cas susceptible de ‎‎découler d’un assouplissement de certaines mesures ?‎
Troisièmement, le système de surveillance de santé publique est-il ‎‎capable de détecter et de gérer les cas et leurs contacts et de ‎‎repérer une résurgence des cas ? ‎
La réponse à ces trois questions peut aider à déterminer s’il est ‎‎possible, ou non, d’assouplir doucement le confinement. ‎
Il n’en demeure pas moins que même en répondant positivement à ‎‎ces trois questions, la levée du confinement est à la fois complexe ‎‎et difficile. ‎
Ce week-end, nous avons eu un aperçu des difficultés qui peuvent ‎‎nous attendre. ‎
En République de Corée, les bars et les boîtes de nuit ont été ‎‎fermés après que la confirmation d’un cas a permis de trouver de ‎‎nombreux contacts.   ‎
À Wuhan, en Chine, le premier groupe de cas a été identifié depuis ‎‎la levée du confinement. ‎
L’Allemagne a, elle aussi, fait état d’une hausse du nombre de cas ‎‎depuis qu’elle a assoupli les restrictions. ‎
Heureusement, ces trois pays disposent de systèmes qui leur ‎‎permettent de détecter une résurgence des cas et d’y répondre. I
Il ressort d’études sérologiques préliminaires que le pourcentage de ‎‎personnes présentant des anticorps anti-COVID-19 est relativement ‎‎bas, ce qui signifie que la majeure partie de la population reste ‎‎sensible au virus. ‎
L’OMS travaille en étroite collaboration avec les gouvernements ‎‎pour garantir le maintien en vigueur des mesures de santé publique ‎‎essentielles, de manière à répondre aux difficultés de la levée du ‎‎confinement. ‎
Tant qu’il n’y aura pas de vaccin, ce train de mesures global reste ‎‎notre outil le plus efficace pour contrer le virus.  ‎
C’est dans le même ordre d’idée que de nouvelles orientations ont ‎‎été publiées ce week-end à propos de la réouverture des écoles et ‎‎des lieux de travail. ‎
S’agissant du retour à l’école des enfants, les décideurs doivent ‎‎envisager plusieurs facteurs essentiels au moment de décider d’une ‎‎éventuelle réouverture des écoles et de ses modalités ‎d’application ‎‎:‎
Premièrement, il faut bien comprendre comment le virus se ‎‎transmet en ce moment et la gravité de la maladie pour les enfants.‎
Deuxièmement, la situation épidémiologique de la COVID-19 là où ‎‎l’école se situe doit être prise en considération. ‎ 
Troisièmement, la capacité à maintenir des mesures de prévention ‎‎et de lutte contre la COVID-19 en milieu scolaire. ‎
Au moment de réfléchir à une réouverture des écoles, les pouvoirs ‎‎publics locaux doivent évaluer leur capacité à contenir l’infection et ‎‎à garantir des mesures de prévention et de lutte contre le virus. ‎
La semaine dernière, j’ai également eu des discussions avec ‎‎l’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’Organisation ‎‎internationale des Employeurs (OIE) au sujet de la réouverture des ‎‎lieux de travail et des modalités pour que cela se fasse en toute ‎‎sécurité. ‎
Durant le week-end, l’OMS a publié de nouvelles orientations ‎‎détaillées concernant les lieux de travail. Elles recommandent que ‎‎pour chaque lieu de travail, une évaluation des risques soit menée ‎‎pour estimer dans quelle mesure les travailleurs pourraient être ‎‎exposés à la COVID-19. Cela englobe également la mise en œuvre ‎‎de mesures destinées à prévenir la propagation du virus. ‎
Les lieux de travail doivent intégrer à leur plan d’activités général ‎‎des plans d’action pour la prévention et l’atténuation de la ‎COVID ‎‎19. ‎
Ces plans doivent également prévoir des mesures de protection de ‎‎la santé, de la sûreté et de la sécurité dans le cadre de la ‎‎réouverture, de la fermeture ou de la modification des lieux de ‎‎travail. ‎
L’Organisation mondiale de la Santé et l’ONUSIDA ont publié ‎‎aujourd’hui une nouvelle modélisation relative au VIH. ‎
Elle montre bien à quel point il est important de prendre des ‎‎mesures immédiates pour que les services de santé et les ‎‎approvisionnements en antirétroviraux subissent aussi peu ‎‎d’interruptions que possible pendant la pandémie de COVID-19. ‎ 
Selon le pire scénario envisagé par le groupe – un arrêt de six mois ‎‎du traitement antirétroviral –, il pourrait y avoir au cours de ‎‎l’année à venir jusqu’à 500 000 décès supplémentaires en Afrique ‎‎subsaharienne en raison d’infections liées au sida, notamment la ‎‎tuberculose. ‎ 
Cela reviendrait concrètement à revenir plus de dix ans en arrière, ‎‎jusqu’en 2008, à une époque où l’on avait observé plus de 950 000 ‎‎décès liés au sida dans la région. ‎
Il s’agit là du pire des scénarios, qui peut être évité, et non d’une ‎‎prédiction. Ce modèle doit nous rappeler qu’il est primordial de ‎‎trouver des solutions pour maintenir l’ensemble de services de ‎‎santé essentiels. ‎
L’attention se concentre, certes, sur la pandémie de COVID-19, ‎‎mais nous devons toujours veiller à ce que les approvisionnements ‎‎mondiaux de tests et de traitements pour le VIH et la tuberculose ‎‎arrivent jusqu’aux pays et aux communautés qui en ont le plus ‎‎besoin. Nous devons sauver les gens de la COVID, du VIH et ‎‎d’autres maladies qui mettent leur vie en péril. ‎
Or, même si elle est de relativement courte durée, une interruption ‎‎de traitement fait peser une grave menace sur la santé des ‎‎personnes et augmente le risque d’une transmission du VIH. ‎
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La COVID-19 a mis en lumière la répartition inégale sur la planète ‎‎du matériel médical essentiel.‎
Demain, le Partenariat « Tech Access » sera lancé pour renforcer la ‎‎production locale de technologies de santé essentielles comme les ‎‎masques et la ventilation assistée dans les pays en développement.‎
Ce nouveau partenariat offre un nouvel exemple formidable de la ‎‎solidarité en action, après les vols de solidarité, les essais cliniques ‎‎Solidarity et le Dispositif d’accélération de l’accès aux outils de ‎‎lutte contre la COVID-19, qui ont tous pour objectif de faire en ‎‎sorte que les dernières innovations en matière de santé aillent ‎‎jusqu’aux communautés qui en ont le plus besoin. ‎
Nous ne pourrons sortir de cette pandémie qu’ensemble, en faisant ‎‎preuve d’unité nationale et de solidarité mondiale. ‎
Je le redis : nous ne sortirons de cette pandémie qu’ensemble, en ‎‎faisant preuve d’unité nationale et de solidarité mondiale. ‎
Je vous remercie. ‎


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