Page-Edito : Le choléra ravage, les médias divertissent
P ar Carl Gilbert, MD Page-Edito : Alors que le choléra s’infiltre dans les camps de déplacés, que des enfants meurent de déshydratation à quelques mètres d’un puits contaminé, une partie des médias haïtiens et internationaux préfère parler de concours de beauté, de tendances TikTok, de « résilience culturelle » et de soirées mondaines ou littéraires. Ce n’est pas de l’oubli. C’est une stratégie d’évitement. Une manière de repeindre l’effondrement en folklore, de transformer la douleur en décor. On célèbre la « créativité haïtienne » pendant que des familles dorment sous des bâches, que l’eau potable devient un luxe, et que les morts s’accumulent sans bruit. Cette légèreté médiatique n’est pas anodine. Elle participe à l’effacement. Elle rend le désastre invisible. Elle permet aux responsables — locaux et internationaux — de continuer à fuir leurs responsabilités, pendant que le peuple, lui, continue à enterrer ses enfants. En 2025, plus de 975 cas suspects et 15 morts ont été rec...