Par Carl Gilbert, MD
Page-Edito :
Alors que le choléra s’infiltre dans les camps de déplacés, que des enfants meurent de déshydratation à quelques mètres d’un puits contaminé, une partie des médias haïtiens et internationaux préfère parler de concours de beauté, de tendances TikTok, de « résilience culturelle » et de soirées mondaines ou littéraires.
Ce n’est pas de l’oubli. C’est une stratégie d’évitement. Une manière de repeindre l’effondrement en folklore, de transformer la douleur en décor. On célèbre la « créativité haïtienne » pendant que des familles dorment sous des bâches, que l’eau potable devient un luxe, et que les morts s’accumulent sans bruit.
Cette légèreté médiatique n’est pas anodine. Elle participe à l’effacement. Elle rend le désastre invisible. Elle permet aux responsables — locaux et internationaux — de continuer à fuir leurs responsabilités, pendant que le peuple, lui, continue à enterrer ses enfants.
En 2025, plus de 975 cas suspects et 15 morts ont été recensés dans les camps. En 2023, les cas avaient bondi de 15 400 à 24 200 en un mois. Et pourtant, les projecteurs sont ailleurs. On préfère les paillettes aux latrines, les "likes" aux alertes sanitaires.
Alors que le peuple se réveille du passage de Melissa — un ouragan de catégorie 5 qui a dévasté le Sud, Grand’Anse et Artibonite — les médias continuent de détourner le regard. Des dizaines de morts, des maisons éventrées, des routes bloquées, des familles piégées dans la boue… et pourtant, les projecteurs restent braqués ailleurs.
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| Pendant que le peuple meurt, les médias divertissent |
Melissa n’a pas seulement arraché des toitures. Elle a mis à nu l’abandon structurel, l’absence de plan d’urgence, l’effondrement de l’État. Et dans ce chaos, le choléra revient, comme un parasite du mépris. Les camps de déplacés, déjà saturés, deviennent des foyers de contamination. L’eau est rare, les latrines débordent, les enfants tombent malades — et les médias, eux, saupoudrent du superficiel.
Le choléra n’est pas une fatalité. C’est le reflet d’un mépris structurel et d'un complot séculaire. Haïti ne manque pas de courage. Le pays manque de vérité, de justice et de médias qui osent regarder l’horreur en face. Le peuple haïtien ne demande pas qu’on le divertisse. Il exige qu’on l’écoute, qu’on le respecte, et qu’on cesse de maquiller sa souffrance.
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Desalin pa fin pale
Nou se pitit solèy. Nou se flanm ki pa janm mouri. Lè yo di nou bliye Dessalines, se tankou yo mande nou bliye tèt nou. Men Dessalines pa fin pale. Li leve chak fwa nou di NON. Chak fwa nou di: nou pa pè. Chak fwa nou di: nou se solisyon.”
“Gen moun ki di memwa pa sèvi. Gen moun ki di istwa se chay. Men nou di: memwa se zam. Istwa se limyè. Se Dessalines ki ban nou non. Se li ki ban nou direksyon. Se pa pou nou adore li tankou estati. Se pou nou mache ak li tankou flanm. Se pou nou mete l nan aksyon.”
“Nou pa pran woulib sou Dessalines. Nou pote flanm li. Nou mete l nan mizik, nan imaj, nan rezo. Chak jèn ki leve, chak jèn ki pale, chak jèn ki mobilize – se Dessalines k ap pale ankò.”
“Nou se solisyon. Nou se memwa ki mache. Nou se flanm ki pa sispann klere.”
Desalin pa fin pale
Se nou ki pou sonje tout tan sa li te di nou lè li tap batay la.
Musik: https://voca.ro/1bFa389JONn6


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