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WASHINGTON/LUBBOCK, Texas (Reuters) - Les nouvelles règles aux Etats-Unis permettant à la population de se déplacer sans masque dans de nombreux endroits sont devenues un nouveau sujet de débat entre des Américains que la pandémie a souvent divisés.
All Photos: RFC |
Certains se sont dits perplexes, d'autres, qui portaient déjà rarement le masque, ont simplement levé les yeux au ciel lorsque les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont annoncé jeudi que les personnes entièrement vaccinées contre le COVID-19 n'avaient pas besoin de porter de masque à l'extérieur et pouvaient éviter d'en porter à l'intérieur dans la plupart des lieux.
Ces consignes ne s'appliquent pas à certains endroits comme les transports en commun ou les prisons.
Les CDC ont expliqué que ces recommandations avaient pour but de favoriser un début de retour à la vie normale et de convaincre davantage de personnes de se faire vacciner contre un virus qui a tué plus d'un demi-million d'Américains.
"Ca me rend nerveuse", expliqué Alisson Douma, 24 ans, qui promène, masquée, ses chiens à Washington. Elle a reçu sa dernière dose de vaccin le mois dernier."Je ne me sens pas en sécurité parce que le rythme des vaccinations ralentit et je m'inquiète des variants".
A plus de 2.575 kilomètres de distance, à Lubbock dans l'Etat du Texas où le gouverneur républicain Greg Abbott a levé en mars l'obligation de porter un masque, les recommandations des CDC ont été accueillies avec indifférence.
"Je ne pense pas que les masques ont fonctionné aussi bien que ce que les médias pensaient pour stopper le virus. Les gens ne les portaient pas correctement déjà pour commencer", explique Riker Beauchamp, 20 ans, qui travaille dans une pizzeria.
Dans de nombreux endroits des Etats-Unis, la population ne porte plus de masque depuis des mois. Une enquête menée en janvier par le Centre Dornsife de recherche économique et sociale de l'Université de Californie du Sud a montré que même au pic des contaminations, la moitié des Américains ne portaient pas de masques en se rendant dans des endroits publics.
Davantage d'Etats américains ont assoupli les règles sur le port du masque ces dernières semaines face à la baisse du nombre de nouveaux cas.
A New York, Maggie Cantrick, 39 ans, qui travaille dans un centre artistique, explique qu'elle n'est pas prête à tomber le masque dans des endroits tels que des supérettes. "Je suis totalement vaccinée. Je peux juste enlever le masque ? C'est fou !".
TROP TÔT ?
La chaîne de supermarchés Kroger Co a annoncé qu'elle continuerait de demander à ses clients de porter le masque, le temps qu'elle étudie les nouvelles recommandations des CDC.Une autre chaîne, Trader Joe's, a déclaré de son côté qu'elle cesserait avec effet immédiat d'imposer le port du masque pour ses clients qui sont vaccinés.
Avec ses nouvelles règles, il reviendra à chacun de déterminer comment se protéger, les vaccins étant désormais facilement accessibles, a expliqué la responsable des CDC, le docteur Rochelle Walensky.
"Si vous êtes vaccinés et que vous décidez d'enlever le masque (...) vous êtes protégés. Si vous n'êtes pas vaccinés, alors vous décidez de prendre ce risque", a-t-elle dit.
Les personnes non-vaccinées restent encouragées à recevoir leurs doses pour se protéger et protéger les autres du coronavirus qui continue de circuler dans le pays, a-t-elle dit.Chuck Schutte, un homme de 60 ans à la retraite, qui boit un verre dans un pub de Ridgefield dans le Connecticut, explique ne pas avoir l'intention de se faire vacciner.
"Je pense que cela a été précipité et je vois que des gens ont des effets secondaires", a-t-il dit. "Je ne dis pas que je ne me ferai pas vacciner mais je ne le ferai sûrement pas tout de suite. Je porterai un masque".
Jeri Kelly, qui est en déplacement à Washington, s'inquiète, elle, de ne pas savoir comment identifier ceux qui sont vaccinés de ceux qui ne le sont pas.
"Pour aller dans un endroit public, être à moins de deux mètres de distance, parce que je suis vaccinée, je suis juste préoccupée parce que l'autre personne, est-elle vraiment honnête ?", s'interroge-t-elle.
Le docteur Walid Gellad, professeur à l'école de médecine à l'université de Pittsburgh, estime que les recommandations des CDC sont arrivées deux à trois semaines trop tôt."Le problème c'est qu'il n'y a pas de mécanisme pour identifier qui est vacciné. Personne ne va porter de masque et certains ne seront pas vaccinés, c'est la réalité".
(Susan Heavey, Caroline Humer, Tim Reid, JuliaHarte, Maria Caspani, Jeff Mason, Brad Brooks, Lisa Baertlein, Nathan Layne, Deborah Lutterbeck, Gershon Peaks, Julio-Cesar Chavez, Aishwarya Venugopal, Hilary Russ, David Shepardson et Michael Erman, version française Gwénaëlle Barzic)
Source: Reuters
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