L’extrême spiritualité en Haïti, souvent résumée par l’expression « Bon Dieu bon », a façonné profondément la culture et les mentalités, mais elle a aussi freiné certains aspects du développement national. Cette foi intense, bien qu’elle ait offert résilience et espoir face aux crises, a parfois engendré une forme de résignation collective. L’idée que « tout est entre les mains de Dieu » peut décourager l’action humaine, la planification rationnelle et l’engagement civique. Elle peut aussi détourner l’attention des causes structurelles des problèmes sociaux, économiques et sanitaires.
Le nombre disproportionné d’églises par rapport aux hôpitaux illustre un déséquilibre dans les priorités nationales. Alors que la spiritualité est omniprésente, les infrastructures de santé restent dramatiquement insuffisantes. Ce déséquilibre reflète une orientation des ressources — humaines, financières et foncières — vers le religieux au détriment du social. Dans de nombreuses communes, on trouve des dizaines de temples, mais aucun centre de santé fonctionnel. Cela limite l’accès aux soins, aggrave les inégalités et freine le développement humain.
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