Un tour d’horizon sur l’avortement aux États-Unis

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En Arkansas, le parlement local est réuni en session spéciale. Certains députés pourraient tenter d’aller encore plus loin que leur loi déjà extrêmement restrictive, en empêchant les habitantes d’aller avorter dans d’autres Etats.L’Indiana a été le premier Etat, à date, à voter l’interdiction de l’avortement depuis la décision de la Cour suprême.

Les parlementaires du Nebraska et de Caroline du Sud devraient eux aussi convoquer cet été des sessions spéciales, pour faire voter au plus vite des interdictions totales ou quasi totales de l’avortement.                                                            

 Session spéciale également en Illinois, mais pour cet Etat démocrate il s’agit de protéger l’avortement, comme l’ont déjà fait New York et le Wisconsin. D’autres Etats progressistes devraient eux demander l'avis de leur population en organisant des referendums.

► A lire aussi : États-Unis: la Cour suprême révoque le droit à l'avortement

Par ailleurs, une dizaine d’Etats ont banni l’IVG. A terme il devrait être quasiment impossible d’avorter dans la moitié des 50 Etats américains, surtout dans le sud et le centre très religieux ; mais la surprise est venue du Kansas, un Etat conservateur dont la majorité des habitants a pourtant voté pour la protection du droit à avorter.

« Votez, votez, votez », avait d'ailleurs exhorté début juillet dernier le président Joe Biden, demandant aux Américains de lui donner une forte majorité parlementaire en novembre, lors des élections de mi-mandat : « la voie la plus rapide » selon lui pour restaurer le droit à l'avortement. Pour le moment, le président a signé un décret à portée limitée sur l’accès à l’IVG dans le pays, et son gouvernement a porté plainte contre une loi interdisant l’avortement dans l’Idaho.
Source: RFI

NDLR: En marge de cet article d’en haut, il faut faire ressortir que la société américaine est loin d’être farouchement religieuse, comme veulent faire croire certains secteurs qui s’opposent à l’avortement. 

Les résultats électoraux montrent que les protestants blancs (appelés aussi 
White anglo-saxon protestants) et plus particulièrement les évangéliques, votent massivement en faveur du Parti républicain, alors que les minorités religieuses (catholiques et juifs, surtout), sont plus proches du Parti démocrate.

C’est une mince majorité des Américains qui se battent pour rendre l’avortement illégal. Puisque  les sondages montrent de plus en plus que l’avortement devrait être un choix et même un droit personnel, intime. Dans l'ensemble, environ les trois quarts des catholiques américains (76%) affirment que l'avortement devrait être illégal dans certains cas mais légal dans d'autres.  Seulement une sur dix affirme que l'avortement devrait être illégal dans tous les cas, sans exception, tandis qu'une proportion similaire (13 %) est d'avis que l'avortement devrait être légal dans tous les cas, sans exception.

En réalité, cette droite conservatrice est suspecte d’être hypocrite en adoptant cette attitude farouche contre l’avortement. Elle est suspecte d’avoir des motifs politiques cachés, comme la crainte d’être moins nombreuse en termes de chiffres bruts sur la scène politique ou bien d’être simplement battue aux élections : d’où le combat qu’elle mène en sourdine contre le « theory replacement ». La théorie du remplacement est une théorie du complot controversée et démystifiée qui suggère que les Blancs sont remplacés par des personnes de couleur grâce à une immigration massive et à de faibles taux de natalité.  Cette théorie a été largement critiquée et démystifiée par des universitaires et des experts, qui soutiennent qu'elle est basée sur une logique erronée et des données inexactes. Il est important de promouvoir la diversité, l'inclusion et le respect de tous les individus, indépendamment de leur race, de leur origine ethnique ou de leur origine. 

Cette théorie serait donc l’un des motifs cachés d’un secteur de cette droite qui fait tout pour rendre l’avortement universellement illégal aux États-Unis. Il adopte alors une attitude hypocrite de « sainte nitouche » pour protéger la règle de la « sainteté de la   Vie  », alors que c’est dans ce même secteur (ou Etats) où la vie des condamnés à mort est le plus foulée aux pieds.